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Tunisie : Grève des enseignants ou l’ignorance institutionnalisée…

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Récemment, les syndicats de l’enseignement, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont appelé à la suspension des cours jusqu’à ce que la sécurité sanitaire des élèves et du personnel éducatif soit garantie.
Les enseignants quitteront donc demain les établissements éducatifs à 11h, en signe d’une énième protestation pour consacrer une autre journée à l’ignorance qui s’ajoute à d’autres interminables journées dans une spirale de revendications qui s’éternisent depuis des années.
Toutefois, cette journée coûtera chère à la société. En effet et en se référant aux données du budget du ministère de l’éducation au titre de 2020, le coût de l’arrêt du travail pendant une journée aux établissements scolaires est estimée à 17.9 millions de dinars.
Le budget du ministère de l’Education est estimé à 6.5 milliards de dinars dont près de 95% alloué aux salaires. Selon les indicateurs, les dépenses réservées à l’infrastructure éducative ne dépassent pas 324.5 millions de dinars.

Avec un budget pareil, il est quasiment impossible que le ministère qui gère une infrastructure de 6100 établissements scolaires accueillant environ 2.174 millions d’élèves peut bâtir l’école moderne promise par les nouveaux gouvernements post 2011 et satisfaire les demandes, de tous genres, des syndicats des enseignants.

Rappelons qu’en s’adressant aux Tunisiens samedi dernier, le Chef du gouvernement n’a pas annoncé la suspension des cours, il a même estimé que l’Etat doit garantir le droit à l’éducation à tous les Tunisiens.

Pour les syndicats des enseignants, l’Etat n’a pas pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des élèves et du personnel éducatif, ils préfèrent ainsi la suspension des cours tout court jusqu’à satisfaction de leurs demandes qui sont d’ailleurs entourés de beaucoup de flou et de controverse.

En dépit de cette gabegie syndicale, le ministre de l’Education, Fethi Sallaouti a essayé de dégivrer l’ambiance puisqu’il a adressé lundi dernier, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des enseignants, un message de remerciement et de reconnaissance pour leurs efforts en faveur des jeunes générations. Peine perdue, car ceux-ci campent sur leur position et prennent les élèves en otages, arrêtant les cours pour satisfaire leurs revendications.

Le ministre a souligné le souci du gouvernement d’améliorer les conditions professionnelles des enseignants estimant qu’il s’agit d’une condition sine qua non pour la promotion du secteur éducatif. Il aurait dû, au vu de la situation du secteur, parler plutôt de sauvetage et rien d’autre pour le moment.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek