Economie

Tunisie : hausse record des prix des huiles alimentaires

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 La pénurie des huiles alimentaires continue et ses prix ont atteint des niveaux records au cours des derniers mois, dépassant 21% en un mois.

Bien que la consommation locale d’huile d’olive ne dépasse pas 25% de la production nationale, la rareté des huiles de cuisson végétales peut faire de l’huile d’olive locale l’une des alternatives les plus importantes.

La queue pour une bouteille d’huile de mauvaise qualité

Des acteurs du marché prévoient un prix atteignant 14 dinars/litre contre un prix moyen compris entre 10 et 11 dinars la saison dernière. La Tunisie est le troisième exportateur mondial d’huile d’olive à souffrir de la crise pétrolière, mais la population est obligée de faire la queue pour obtenir une bouteille d’huile subventionnée de mauvaise qualité en raison de l’incapacité financière d’acquérir de l’huile d’olive.

Les estimations officielles préliminaires de la récolte d’olives au cours de la saison 2022/2023 indiquent qu’elle atteindra environ 200 mille tonnes, enregistrant ainsi une baisse d’environ 17 pour cent par rapport à la saison précédente, qui avait enregistré une récolte de 240 mille tonnes.

Récemment, le directeur général de la production agricole au ministère de l’Agriculture, Abdel Fattah Saïd, a déclaré que la récolte enregistrera une baisse cette année en raison des conditions climatiques et d’autres facteurs.

Le directeur général de l’Office national de l’huile, Hamed ben Hassan Dali, a confirmé que le prix de l’huile d’olive est soumis à la base de l’offre et de la demande, et que le prix en cours jusqu’au mois de septembre est de 12 dinars, mais il s’attend à ce que les prix augmentent en raison du manque de production mondiale d’olives de 25 pour cent en raison de la sécheresse dans les pays méditerranéens et des vagues de chaleur.

Encourager la consommation de l’huile d’olive

Le taux de consommation tunisien est actuellement d’environ huit litres par personne et par an, soit 7,2 kg, contre environ neuf litres, soit 8,2 kg par personne et par an en 2000, selon l’Institut national de la consommation.

Des observateurs ont souligné la possibilité d’allouer une part de la production locale d’huile d’olive au profit des familles à des prix subventionnés, ce qui augmenterait la consommation locale de cette substance en échange d’une réduction de la consommation du reste des huiles végétales, considérant que de telles décisions nécessitent des politiques gouvernementales claires et une modification de la programmation de la production et de l’exportation en fonction de la nouvelle réalité du marché.

Le prix de l’huile végétale au cours du mois de septembre a enregistré une hausse de 21,8%, selon l’Institut national de la statistique. La crise de l’huile de cuisson en Tunisie fait partie des crises dues au monopole, à la spéculation et à l’orientation des quotas de consommation familiale vers les restaurants et les industries alimentaires qui dépendent de l’huile alimentaire dans leur composition.

Les observateurs estiment que la crise des huiles alimentaires ne prendra pas fin avant de restructurer le système, sachant que l’Etat dépense 290 millions de dinars par an pour subventionner cette substance, mais sa disparition du marché a privé les classes faibles et moyennes de cette matière de base.  

La Tunisie importe des huiles alimentaires par l’intermédiaire de l’Office national de l’huile avec un quota annuel d’environ 165 mille tonnes (soit environ 15 mille tonnes par mois), qui sont distribuées aux fabricants pour la mise en bouteille puis distribuées aux grossistes qui les distribuent aux détaillants en échange pour les fabricants recevant le coût de conversion et une marge bénéficiaire des allocations de subvention.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek