Le président de la République Kaïs Saïed a présidé, jeudi 20 mars 2025, un Conseil de sécurité nationale élargi, coïncidant avec la commémoration du 69ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Tunisie et l’entrée dans les dix derniers jours du mois de Ramadan.
Un rendez-vous à forte portée symbolique et politique, au cours duquel le chef de l’État a exposé une lecture exhaustive de la situation du pays, mêlant réflexion historique, sécurité nationale, enjeux sociaux et appels à la responsabilité.
Lors de cette réunion, plusieurs dossiers sensibles ont été abordés :
Kaïs Saïed a appelé à une application stricte de la loi, affirmant qu’aucune forme d’impunité ou de laxisme ne serait tolérée, quel que soit le rang ou la fonction des personnes concernées. Il a évoqué notamment les tentatives de déstabilisation qui ont précédé le mois de Ramadan : vagues d’immolations, ruptures organisées dans l’approvisionnement de certaines denrées, jets de pierres coordonnés, et manipulations médiatiques.
Dans un long discours empreint de symboles, le président tunisien a relié les luttes du passé aux défis du présent. Il a rappelé les premières résistances armées contre le colonialisme dès le XIXe siècle et les sacrifices des martyrs du mouvement indépendantiste, mais aussi ceux de la révolution du 17 décembre 2010.
« L’indépendance réelle ne se résume pas à un traité ou un protocole », a-t-il affirmé. « Elle signifie souveraineté complète, liberté de choix, volonté populaire respectée. » Il a également dénoncé les années post-2011 comme une période où des lois ont été adoptées « sur instruction de réseaux de corruption », soulignant que certaines décisions ont été imposées par des influences étrangères.
Kaïs Saïed est longuement revenu sur le 25 juillet 2021, date à laquelle il a activé les mesures exceptionnelles pour suspendre les institutions élues. Il a réaffirmé qu’il s’agissait d’un acte de salut national, pris de manière solitaire, à un moment où la Tunisie faisait face à la pandémie, à la crise économique et à l’effondrement des institutions.
Il a souligné que malgré les pressions intérieures et extérieures, tous les engagements ont été respectés :
Le chef de l’État a dénoncé l’instrumentalisation politique de drames sociaux récents, notamment les suicides par immolation, les mouvements sociaux localisés et les perturbations dans certains services publics. Il a évoqué des réunions suspectes à l’étranger, des tentatives de manipulation de l’opinion, et la persistance de « cartels mafieux » au sein même des institutions publiques.
Il a également mis en garde contre la tentation d’un nouveau dialogue national piloté par des acteurs déjà rejetés par le peuple, affirmant que « le peuple a jeté les initiateurs dans la poubelle de l’Histoire ».
Kaïs Saïed a conclu en renouvelant son engagement à poursuivre la bataille contre la corruption, à défendre l’État tunisien face aux complots, et à garantir que chaque citoyen aura accès à ses droits dans un cadre de justice et d’égalité.
« Nous avons prêté serment devant Dieu et devant le peuple de défendre cette patrie. Nous irons jusqu’au bout. Soit une vie digne pour tous les Tunisiens, soit une mort qui irritera les ennemis de la Tunisie. »
Avec ce Conseil de sécurité, Kaïs Saïed réaffirme sa vision d’une Tunisie souveraine, purgée de ses réseaux mafieux et recentrée sur les valeurs de justice, d’unité et d’honneur national.
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