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Tunisie – Le gouvernement de « compétences indépendantes » : Un scénario ficelé par Habib Jemli… Et le Cheikh

Tunisie – Le gouvernement de « compétences indépendantes » : Un scénario ficelé par Habib Jemli… Et le Cheikh

Le chef du gouvernement, Habib Jemli vient de l’annoncer. Il vire tous les partis politiques et se lance dans la formation d’un gouvernement de compétences nationales indépendantes, assurant qu’il refusera le moindre poste à quiconque s’avérerait être affilié à des structures ou des bureaux d’un parti ou de l’autre.

Une sortie médiatique de la part de Habib Jemli, d’habitude si docile et si réservé, qui suscite plus d’un questionnement.

D’abord, il serait intéressant de connaître la définition du mot “indépendant” pour Habib Jemli. Puisqu’il assure qu’aucune personne partisane ou ayant fait partie d’un quelconque parti n’accédera au gouvernement. Alors que lui même, qui se prétend le premier des indépendants, semble avoir oublié qu’il a fait durant plus de trois ans, partie du bureau des études d’Ennahdha.

Ensuite, le minutage avec lequel se sont déroulés les événements, cet après midi, laisse comprendre qu’ils ont fait l’objet d’une préparation préalable dans les moindres détails. Une sorte de mise en scène. Mais la question qui s’impose, est de savoir avec qui Jemli a-t-il monté cette mise en scène ?

Car, il faut bien que Jemli ait opéré ce « coup d’Etat » en concertation avec une des parties. C’est-à-dire, soit la présidence de la République, soit la direction d’Ennahdha. Puisqu’il est évident que Jemli n’a pas la personnalité type de quelqu’un qui est capable de se conduire de la sorte, sans avoir le dos calé par quelqu’un de puissant.

Sachant que Kaïs Saîed ne serait d’aucune utilité ultérieure pour Jemli et sachant, qu’on le veuille ou pas, que Jemli est l’homme d’Ennahdha et plus précisément l’aide de camp de Mohamed Ben Salem du temps où était ministre de l’Agriculture, il ne peut avoir monté ce scénario qu’avec le Cheikh et la direction de son mouvement. Le tour était simple : Le Cheikh rejette d’un revers l’initiative de Kaïs Saïed et Jemli donne la réplique. Il sort en trombe, pour aller à Dar Dhiafa, annoncer qu’il en avait marre de tout le monde et qu’il n’allait en faire qu’à sa tête.

A partir de là, on ne peut que deviner la nature de ces « compétences indépendantes », tout comme lui, qui constitueront son prochain gouvernement et qui seront, tout comme lui, des partisans de deuxième, voire de troisième ligne d’Ennahdha, avec peut être bien quelques hommes de Nabil Karoui, voire d’anciens ministres de Ben Ali, qui devront collaborer, sous la menace de leurs dossiers judiciaires qui demeurent ouverts, comme il l’a, si bien insinué.

Quant à la question de l’obtention de la confiance des députés par ce gouvernement, il n’y a, en principe, aucun souci à se faire. Car ces honorables représentants du peuple auront trop peur de risquer leurs sièges et leurs situations, en courant le risque d’élections anticipées.

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