Le Syndicat national des journalistes tunisiens a appelé, dans un communiqué publié aujourd’hui lundi 10 juin 2024, à la “libération immédiate et inconditionnelle” de tous les journalistes emprisonnés, en attendant l’achèvement des procédures d’appel dans les dossiers restants dans lesquels des décisions judiciaires ont été rendues.
Le SNJT a renouvelé son appel au retrait du décret 54, qu’il a qualifié d’« inconstitutionnel », et à la mise en œuvre du décret 115 comme seul mécanisme de poursuite des journalistes dans les domaines de la presse et de l’édition.
Le Syndicat a dénoncé les « poursuites systématiques » visant les journalistes et les professionnels des médias en Tunisie, sur la base de leurs opinions, qui, selon son évaluation, contribuent à « créer un climat antidémocratique et libre pour le travail des médias en Tunisie, et à les mettre sous pression pour orienter leur travail dans l’intérêt de parties spécifiques.
Le Syndicat a dénoncé « le rejet persistant par l’autorité de toute opinion critique des politiques publiques sur certaines questions critiques, et la limitation de la responsabilité sociale assumée par les médias », notamment à la lumière d’un contexte électoral qui exige un niveau minimum de transparence et d’ouverture, pour garantir le droit aux médias et l’accès à l’information.
Le Syndicat des journalistes a indiqué que le journaliste Ghassen bin Khalifa, rédacteur en chef du site Internet « Enhiaz », comparaîtra demain, mardi 11 juin, devant le tribunal de première instance de Tunis, à l’issue de son procès sur la signification de la loi antiterroriste et de prévention du blanchiment d’argent, puisque la justice lui a attribué la gestion d’une page du réseau social « Facebook » alors qu’il n’a rien à voir avec cela.
Demain mardi également, la chroniqueuse et avocate Sonia Dahmani (détenue depuis le 13 mai) comparaîtra devant le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis dans deux dossiers distincts au sens du décret 54 de 2022 relatif à la lutte contre les délits liés aux systèmes de communication, en plus de 3 dossiers dans lesquels le sens du même décret était évoqué.
Le SNJT a rappelé que la journaliste Chadha Haj Mbarek est emprisonnée depuis juillet 2023 dans le cadre de ce que l’on appelle l’affaire « Instalingo », alors que son dossier avait été préalablement classé par le juge d’instruction. Le journaliste Mohamed Boughalleb (arrêté en mars dernier) continue d’être incarcéré, en exécution d’une décision de justice rendue le 17 avril 2024, stipulant qu’il soit incarcéré pour 6 mois avec effet immédiat, suite à une plainte déposée par une employée du ministère des affaires religieuses. Il est poursuivi dans d’autres affaires au sens du décret 54, sur fond de ses propos dans différents médias.
Le syndicat a ajouté que les journalistes Mourad Zeghidi et Borhane Bsaies ont été condamnés à des peines d’un an de prison en raison de leurs opinions, après avoir été déférés le mois dernier devant le tribunal de première instance de Tunis, au sens du décret 54, en plus d’être poursuivis dans d’autres affaires.
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