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Tunisie : Les planqués des entreprises publiques risquent leurs salaires et avantages

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Vu le blocage de la procédure du clôture du budget de l’Etat aussi bien pour l’année 2020 que pour 2021, notamment en raison du refus de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de financer les déficits attendus à ce titre pour respectivement -13.4 et -7.3% du produit intérieur brut, le bruit commence à courir, de sources économiques fiables, que les instances financières internationales se penchent actuellement sur l’étude du rééchelonnement de la dette publique tunisienne et ce, à l’instar d’autres pays en grande souffrance financière.

Au fait, le Fonds monétaire international (FMI) vient de publier récemment deux notes dont la première traite de la nécessité de réformer d’urgence l’architecture internationale de la dette et où la seconde a évalué les mécanismes en place pour restructurer la dette privée en proposant des améliorations.

Le FMI indique que « les pays présentant une vulnérabilité liée à la dette doivent y remédier d’urgence en adoptant à la fois des mesures de gestion de la dette et de croissance. Si la dette est insoutenable, elle doit être restructurée dès que possible ».

Le message est clair, la Tunisie dont la dette publique, non transparente et insoutenable, n’a de « choix » que de passer au rééchelonnement avec des mesures d’accompagnement connues liées particulièrement à la rationalisation des dépenses gouvernementales et l’assainissement du secteur et des entreprises publiques : un des fardeaux qui bloquent toute croissance depuis des années…

Il est à préciser que le ministère des Finances a publié au cours du mois de mai dernier un rapport sur l’évolution des activités des entreprises publiques entre 2016 et 2018.

Le ministère s’est intéressé, particulièrement, à l’évaluation de 23 entreprises publiques considérées comme importantes et sensibles.

  • Les entreprises publiques ont réalisé, fin 2016, des produits d’exploitation de l’ordre de 21173 millions de dinars contre des frais généraux composés des salaires et des charges d’exploitation de 20930 millions de dinars. Les salaires et les charges courantes de ces entreprises consomment, ainsi, 101.2% de leurs revenus ; Les pertes nettes sont de l’ordre 1155.5 millions de dinars.
  • Les pertes sont imputées aux grèves et sit-in qui ont particulièrement paralysés la CPG dont le nombre annuel moyen des jours de grèves durant la période 2016-2018 est de 85 jours, sans tenir compte du blocage du transport ferroviaire, notamment en 2017 et le retard des investissements de la SNCFT qui a réduit l’activité du Groupe chimique à 39% de son potentiel productif.
  • L’effet des salaires qui se sont élevés en 2016 à 2939.3 millions de dinars, soit une hausse de 40% par rapport à 2011. A titre indicatif, les salaires au Groupe Chimique Tunisien ont augmenté de 43.3%.

Cette situation ne durera pas longtemps et se soldera, avec l’application des mesures d’accompagnement du rééchelonnement de la dette tunisienne, par la faillite, purement et simplement, de la plupart des entreprises publiques considérées longtemps comme la ligne rouge sociale par excellence, qui ne doit pas être franchie en aucun cas !

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek