Economie

Tunisie : L’investissement en amélioration malgré les défis

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 Le rapport 2024 sur le climat des investissements publié récemment par le Département d’État américain dresse un bilan économique de la situation en Tunisie.

Si des progrès notables ont été réalisés pour améliorer l’environnement des affaires, des défis persistent, notamment en matière de réformes structurelles.

Des réformes encourageantes

Selon le rapport, le gouvernement tunisien a mis en place une nouvelle stratégie d’amélioration du climat des affaires, qui inclut 229 mesures visant à créer un cadre réglementaire et administratif plus attractif.

Cependant, la mise en œuvre de ces réformes se fait à un rythme relativement peu soutenu, ce qui freine, dans une certaine mesure, l’avancement des investissements. Le rapport souligne également les efforts du gouvernement pour attirer les investissements dans les régions intérieures, notamment à travers des incitations fiscales. Pourtant, les investissements restent concentrés dans la capitale et les régions côtières, en raison particulièrement d’infrastructures insuffisantes dans l’intérieur du pays.

Marchés financiers et investissements de portefeuille

Selon le rapport, le système financier tunisien est largement dominé par le secteur bancaire, qui représente environ 85% du financement du pays. La Bourse de Tunis, créée en 1969, joue un rôle secondaire avec une capitalisation boursière de 7,8 milliards de dollars en 2023, soit 15,4% du PIB.

Bien que des efforts aient été faits pour aligner les réglementations sur les normes internationales et encourager les investissements via des incitations fiscales, le marché reste relativement petit avec 78 sociétés cotées. La participation étrangère est limitée à 21,2% de la capitalisation boursière, avec des restrictions sur les investissements directs.

Les défis majeurs incluent la dépendance excessive au financement bancaire, qui freine la croissance économique, et les exigences comptables strictes qui découragent de nombreuses entreprises à s’introduire en bourse. Malgré ces obstacles, le gouvernement tunisien cherche à stimuler le marché financier pour diversifier les sources de financement de l’économie.

Une reprise économique fragile

Le rapport met en garde contre les défis qui continuent d’influencer la vision des investisseurs.

Sur le plan économique, le rapport note une reprise fragile, avec une croissance du PIB de 2,5% en 2023. Cependant, l’inflation élevée (8,3% en 2023) et les déficits jumeaux (budgétaire et commercial) restent des sources de préoccupation.

Des secteurs porteurs malgré les défis

Le rapport identifie plusieurs secteurs porteurs pour les investissements étrangers, notamment les énergies renouvelables, les industries manufacturières (automobile, aéronautique, textile), les services (tourisme, centres d’appels) et l’agroalimentaire. Cependant, la bureaucratie, la corruption et les lenteurs administratives restent des obstacles importants pour les investisseurs.

Bien que des progrès aient été réalisés pour améliorer le climat des affaires en Tunisie, le rapport 2024 sur le climat des investissements souligne les défis persistants.

La mise en œuvre des réformes, le développement des infrastructures et la lutte contre la corruption seront essentiels pour attirer davantage d’investissements étrangers et soutenir une croissance économique durable. A cet effet, le gouvernement tunisien devra redoubler d’efforts pour créer un environnement propice aux affaires et regagner la confiance des investisseurs.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek