La présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne, Radhia Jerbi, a déclaré que 15 cas d’assassinats de femmes ont été enregistrés en Tunisie, depuis le début de cette année.
Elle a expliqué, dans une déclaration à la TAP, que cet indicateur confirme la croissance de ce phénomène dans le pays, conséquence des niveaux élevés de pauvreté et de la détérioration de la situation économique de nombreuses familles.
La Tunisie a enregistré 23 cas d’assassinats de femmes en 2022, avec un chiffre qui s’élève à 25 victimes en 2023, selon une étude préparée par l’UNFT, au cours de l’année écoulée à partir des données statistiques de ses antennes à travers la République.
Elle a considéré que la prédominance de la mentalité masculine et le manque d’éducation basée sur l’égalité entre les sexes et la sensibilisation au concept des droits de l’homme restent parmi les principales raisons du phénomène croissant de violence contre les femmes, en plus de la pauvreté et du chômage. Ce qui entraîne une augmentation des tensions et des violences au sein de la famille, ce qui peut inciter certains à relâcher leurs pressions sur les femmes.
Jerbi a déclaré que l’étude menée par les sections de l’Union dans les régions a révélé que « la plupart des conflits qui aboutissent à un assassinat dont une femme est victime, commencent par des désaccords, qui se transforment en tensions graves et se terminent avec la commission de cet acte criminel. Elle a estimé que « la loi n° 58 de 2017 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes conduit parfois à une exacerbation du phénomène de meurtre en raison de la réticence d’un pourcentage important de femmes à porter plainte auprès de la justice en raison de leur peur de représailles, compte tenu de leur situation fragile.
Elle a ajouté que dans certains cas, le pouvoir judiciaire des juges, en adoptant les dispositions du Code pénal au lieu d’appliquer la loi 58, fait perdre à la femme son assurance et son droit, et la situation peut aboutir à une vengeance qui entraîne la perte de vies, soulignant aux conséquences désastreuses du meurtre des femmes sur les enfants qui se retrouvent sans soutien de famille puisque le mari est généralement emprisonné, surtout au vu du faible suivi et de la prise en charge psychologique des enfants après cet acte.
Jerbi a appelé à la nécessité d’approfondir les cercles éloignés et d’éduquer les femmes sur leurs droits et la répartition des rôles dans l’institution conjugale, ajoutant que l’Union avait organisé une série de cours de formation sur la répartition des rôles entre les époux, et a suggéré que des programmes éducatifs soient adoptés qui contribuent à changer les mentalités et à éliminer les mentalités masculines dominantes chez certains.
Le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfant et des Personnes âgées a publié sur son site officiel des données préliminaires sur les caractéristiques sociales et économiques des femmes victimes d’assassinat et celles de ceux qui ont commis le crime au cours de la période allant de janvier 2018 au 30 juin 2023. Ces données sont extraites d’un rapport qu’il a préparé sur le thème du meurtre de femmes et relatif à 69 meurtres commis dans 19 régions au cours de la période.
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