Categories: Société

Tunisie [Vidéo]: Crise de l’ammonitrate, le syndicat des agriculteurs décrit une situation catastrophique à Béja

Partager

Le président de l’union régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (UTAP) à Béja, Chokri Dejbi a affirmé que la crise de l’ammonitrate a causé grandes pertes aux agricultures qui ont été touchés de plein fouet.

Dans un entretien, accordé lundi 22 février 2021 à Tunisienumérique, Chokri Dejbi a souligné que la situation est devenue catastrophique car au lieu de travailler, les agriculteurs se trouvent dans la rue entrain de manifester pour réclamer le droit aux engrais.

Les routes sont chaque jour fermées un peu partout dans la région à Amdoun, à Béja, à Mejez, à Téboursouk et autres zones par les agriculteurs qui réclament qu’on leur fournisse les produits alors que les autorités sont incapables de s’acquitter de leur devoir, a-t-il déploré.

Le responsable syndical a affirmé que la récolte cette année subira d’importantes pertes, même si on arrive à fournir les besoins en ammonitrate, précisant que jusqu’à aujourd’hui 22 février il y’a toujours un manque de 50% des besoins des agriculteurs passant de 72% au départ.

En outre, il a annoncé que l’approvisionnement qui a commencé va s’interrompre car il y’a une panne technique à l’usine d’ammonitrate qui nécessitera sa fermeture pour quatre jours au moins.

Le président du bureau régional de l’UTAP à Béja a révélé aussi la formation d’une commission pour recenser l’ensemble des pertes des grandes cultures, affirmant que les projections tablent sur des pertes de 20 à 30% même si l’ammonitrate est fourni aux agriculteurs.

Comme c’est un produit de monopole de l’Etat, les autorités doivent assumer leurs responsabilités pour dédommager les agriculteurs, étant donné qu’aucun effort n’a été déployé pour fournir les produits de DAP et de l’ammonitrate aux agriculteurs, a-t-il souligné.

Il a annoncé également la volonté des agriculteurs de réclamer, lors de la réunion 5+5, prévue au cours de cette semaine, la révision du prix de référence des céréales, assurant que depuis 2019 aucune augmentation n’a été accordée.

Il a fustigé aussi le rendement du ministère de l’Agriculture qui n’a rien fait pour le secteur, déplorant que l’Etat procède à des importations sauvages de produits, tels que les légumes et le lait, au mépris de la production locale.

Le responsable syndical a mentionné aussi le problème des fourrages qui connaissent une crie avec la hausse des leurs prix et l’importation de la viande de l’étranger, assurant que les autorités n’œuvrent pas pour la promotion du secteur vital de l’agriculture du pays.

Laissez un commentaire
Publié par
Mourad S