Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, vient de faire un détour qui ne l’honore pas, 400 kilomètres de plus après Washington pour s’assurer qu’il ne sera pas cueilli suite au mandat d’arrêt de la CPI sur sa tête. L’Etat hébreu a vécu une autre mésaventure, une de plus, au siège de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en Ethiopie. L’ambassadeur israélien a été prié hier lundi 7 avril de quitter la conférence organisée pour commémorer les 31 ans du génocide des Tutsi au Rwanda…
Rappelons que le 7 avril est la Journée internationale de commémoration de cette tragédie nationale, qui a fauché quelque 900 000 personnes en 1994 au Rwanda. Un autre drame sans fin – depuis 76 ans – se déroule sous nos yeux, en Palestine, et le criminel de guerre qu’est Netanyahu fait tout pour qu’on n’en sorte pas. L’ambassadeur israélien pensait pouvoir passer entre les gouttes, il a été humilié publiquement et son pays avec.
A chaque fois qu’Israël dépêche ses émissaires auprès de l’UA ça se passe mal, mais depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023 et les représailles massives et indiscriminées de Tsahal l’organisation panafricaine a fermé ses portes aux officiels israéliens. Le “génocide” à Gaza est presque unanimement admis en Afrique et les pays du continent le défendent jusqu’à l’ONU.
Avraham Neguise a “participé à la première partie de l’évènement, une marche de solidarité à l’intérieur du siège de l’UA“, a confié un diplomate arabe. “Après cela, le président de la Commission de l’UA, le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, a refusé de lancer la manifestation dans la salle en présence de l’ambassadeur israélien et lui a demandé de sortir“, a ajouté la même source.
“L’ambassadeur israélien était assis à une place très visible, proche des Américains, et tout été retardé jusqu’à ce qu’on lui demande de sortir“, a corroboré une autre source diplomatique, en indiquant ne pas savoir si “des états membres de l’UA ont protesté au vu de la situation à Gaza“.
Le ministère israélien des Affaires étrangères, cité dans The Times of Israël, a réagi en ces termes : “il est scandaleux que, lors d’un événement commémorant les victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, auquel l’ambassadeur d’Israël à Addis Abeba était invité”, et que le président de la Commission de l’UA “ait choisi d’introduire des éléments politiques anti-israéliens“.
Les autorités israéliennes ont protesté contre un “comportement inacceptable” et elles feront “des démarches diplomatiques nécessaires auprès des parties concernées afin de clarifier la gravité de cet incident“, rapporte le journal israélien…
Mais en l’état on ne voit pas ce que Tel-Aviv pourrait faire pour retourner dans les bonnes grâces des Africains. Il n’y aura pas d’autre issue tant que l’armée israélienne commet les horreurs que l’on sait à Gaza, en Cisjordanie et dans les autres territoires occupés. Pour Israël les choses se sont gâtées bien avant le 7 octobre 2023, déjà en 2022 son accréditation en tant que pays observateur au sein de l’UA a été stoppée net…
L’Algérie et l’Afrique du Sud, deux ténors diplomatiques et financiers de l’organisation panafricaine, ont tout fait pour que l’Etat hébreu n’ait jamais droit de cité. En 2023 une diplomate israélienne a été éjectée de l’assemblée de l’UA. L’actuel patron de la Commission a été durant 20 ans le chef de la diplomatie de son pays, Djibouti. Donc on ne lui apprend rien sur ce qu’Israël est capable de faire.
Enfin rappelons qu’en mars 2024 le président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, avait déclaré dans le magazine Jeune Afrique qu’un “génocide (était) en cours à Gaza“. Tout ça fait un front anti-israélien très puissant et à mesure que Netanyahu martyrise les Palestiniens son espace se réduira sur le continent africain, alors qu’il y avait noué des alliances solides…
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