La tension commerciale mondiale a franchi un nouveau seuil ce lundi 7 avril 2025, plongeant les marchés dans la tourmente. Après l’annonce de droits de douane massifs par les États-Unis, suivie d’une réaction fulgurante de la Chine, les principales places boursières mondiales s’effondrent, les cours du pétrole chutent et les cryptomonnaies dévissent. L’économie mondiale entre dans une zone de forte turbulence.
La réaction de Pékin a été immédiate et inédite. La Chine a imposé 34 % de droits de douane sur les importations américaines, une mesure bien plus large et sévère que les réponses ciblées observées lors de la guerre commerciale de 2018.
Les marchés ne semblaient pas avoir anticipé une escalade d’une telle ampleur. La Chine a également annoncé des restrictions à l’exportation de minerais stratégiques, ce qui accentue l’inquiétude sur les chaînes d’approvisionnement.
Risque : Il y a désormais une probabilité très forte de récession mondiale, pas seulement américaine.
Les premières réactions boursières en Asie ont été spectaculaires :
Hong Kong : -10,7 %
Taipei : -9,7 %
Shenzhen : -8,7 %
Tokyo : -6,4 %
Shanghai : -6,3 %
Séoul : -4,9 %
Bombay : -3 %
En Arabie saoudite, la Bourse a perdu 6,78 %, enregistrant sa plus forte baisse quotidienne depuis la crise du Covid-19. Le titre du géant pétrolier Aramco a chuté de 6,2 %.
Le baril de WTI américain est tombé sous les 60 dollars pour la première fois depuis avril 2021, atteignant 59,94 $, en baisse de 3,31 %.
Le Bitcoin, de son côté, s’échangeait à 76 774 dollars, en recul de près de 8 % en 24 heures.
Face à la panique, Donald Trump persiste. Le président américain compare ses décisions à un traitement économique :
« Il faut parfois prendre un traitement pour se soigner. La seule façon de résoudre ce problème, c’est les droits de douane », a-t-il déclaré, estimant que l’économie américaine est devenue trop dépendante des importations.
Trump affirme avoir échangé tout le week-end avec des dirigeants européens et asiatiques « qui veulent tous désespérément parvenir à un accord ».
Selon la Maison Blanche, plus de 50 pays ont déjà contacté les États-Unis pour ouvrir des négociations. Parmi eux, Taïwan tente une approche conciliante, annonçant le retrait de plusieurs barrières douanières et une hausse de ses investissements aux États-Unis, malgré la menace de droits de douane de 32 %.
Des pays comme le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie et le Cambodge, visés par des hausses allant de 32 à 49 %, cherchent également à amorcer un dialogue avec Washington.
Autre réaction surprenante : le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a annoncé la suppression de tous les droits de douane sur les produits américains, en réponse à une taxation américaine de 18 % sur son pays.
Une tentative de maintenir ses canaux d’importation ouverts et de limiter la flambée des prix.
Pour Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management, « ce n’est plus seulement un conflit commercial, mais une refonte systémique de l’ordre économique mondial en temps réel ».
Les observateurs s’accordent à dire que cette nouvelle vague de mesures protectionnistes pourrait engendrer une désorganisation prolongée des échanges internationaux, avec des répercussions sur la croissance, l’emploi et la stabilité des monnaies.
Alors que les marchés entament la semaine dans une incertitude extrême, les prochaines heures seront décisives. Les investisseurs et gouvernements restent suspendus aux décisions à venir de Washington, Pékin et des grandes puissances économiques, dans l’espoir d’un retour au dialogue avant une crise durable.
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