Den Den, banlieue ouest de Tunis, derrière le supermarché du quartier, le 8 mars 2025. Des individus se sont présentés avec le parfait attirail des agents de la municipalité : Camions, tronçonneuses, etc. D’étranges agents, en tout cas ils ont été incapables de prouver qu’ils sont habilités à faire ce qu’ils faisaient. Ils ont foncé sur les arbres, dont certains vieux de plusieurs décennies et ont commencé à couper, sauvagement…
L’opération était tellement mal préparée et faite à la hâte – sans doute pour ne pas s’attirer les foudres des autorités – que de grosses branches ont chuté sur le local d’un malheureux commerçant à proximité, défonçant sa toiture. Face aux protestations outrées l’un des agents a argué qu’ils ont été envoyés par la Mairie et un responsable dont il taira le nom. Le commerçant n’aura que ça comme explication. Un peu maigre, non ?
Par contre du désordre et de l’improvisation ils ont en vu dans cet endroit très beau, ombragé, avec des parking où se garent les voitures. En face il y a un petit jardin où viennent jouer les petits pendant que leurs parents causent, assis sur les bancs. La plupart des arbres qui donnaient de l’ombre ont été rasés net par ces mystérieux agents. Tout ça a été fait alors qu’on nous prédit des mois d’avril, mai et juin encore plus chauds que les derniers.
Le moins qu’on puisse dire est que le timing et le modus operandi questionnent. Qui sont ces gens ? Qui leur a donné comme instruction de dépouiller ces arbres de leurs branches ? On le saura après peut-être… ou pas. Certains riverains ont fait des confidences sur ce manège. Ils ont dit que le produit de ces prétendues opérations d’entretien est revenu à des restaurants et des pizzerias qui cuisinent au feu de bois…
Les beaux jours arrivent, avec leurs lots de sorties et dépenses. Imaginez les retombées de ce business très douteux. Aussi douteux que les plaques d’égout qui disparaissent dans les quartiers environnants sans que ça n’offusque personne. Ou ces poteaux électriques et leurs contenus qui finissent par s’évaporer après avoir été percutés par des véhicules.
Comme anomalie on peut aussi évoquer le feu rouge devant le poste de police de Den Den, à une centaine de mètres du supermarché. Lui aussi a été percuté par une voiture. Il a chancelé durant des mois, des années et a fini par disparaître du paysage. Il n’a pas été remplacé. Il n’y a plus de feu rouge devant le poste de police.
Ce sont les dysfonctionnements et incivilités du quotidien dont on s’accommode, auxquels on finit par s’habituer en se disant qu’après tout il y a d’autres urgences, qu’il y a plus important et plus grave en ce bas monde. Sauf qu’à force de se vautrer dans cet état d’esprit on finit par acter un recul collectif, un naufrage généralisé, alors qu’on regarde les pays occidentaux avec des yeux de Chimène…
Continuons comme ça si on veut être certain de toucher les bas fonds, on y est presque.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires