L’inflation des prix alimentaires intérieurs reste élevée à travers le monde, selon la dernière mise à jour publiée le 5 décembre courant par la Banque mondiale (BM) dans un rapport sur la sécurité alimentaire au monde.
Les données disponibles entre juillet et octobre 2022 indiquent, d’après la BM, une forte inflation dans la quasi-totalité des pays à revenu faible ou intermédiaire : 84,2% des économies à faible revenu, 93% des économies à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et 93% des économies à revenu intermédiaire supérieur ont enregistré des taux d’inflation supérieurs à 5%, un grand nombre d’entre elles affichant même une inflation à deux chiffres.
Montée généralisée de l’inflation
Le rapport indique que la part des pays à revenu élevé touchés par la montée de l’inflation dans l’alimentation atteint désormais 85,5% et évoque les principaux faits saillants suivants.
Il assure aussi que les indices des prix agricoles, des céréales et des exportations ont clôturé en baisse par rapport à la dernière mise à jour publiée le 9 novembre 2022 outre le fait que l’Ukraine et les Nations Unies ont annoncé le 17 novembre 2022 que l’Initiative sur les céréales de la mer Noire, qui devait expirer le 19 novembre 2022, serait prolongée de 120 jours.
Les Perspectives de l’alimentation de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), publiées le 11 novembre 2022, estiment que la facture mondiale des importations alimentaires atteindra 1,94 billion de dollars américains en 2022, soit plus que prévu, selon le rapport.
Au niveau des mises à jour régionales, les données de la BM révèlent qu’au niveau de la zone du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), le stress hydrique est un défi pour la région.
La Tunisie en situation alimentaire critique
L’institution de Bretton Woods met en avant la situation en Tunisie en précisant que le taux de remplissage actuel des barrages de stockage d’eau n’est que de 30,1%, contre une moyenne de 43,2% au cours des 3 dernières années. Au 31 octobre 2022, 44,6 millions de m3 d’eau avaient été collectés dans les barrages, soit 24,2% de la moyenne (180,8 millions de m3).
On assure également qu’en raison de l’augmentation des importations de céréales, d’huile végétale et de sucre, la balance commerciale alimentaire s’est détériorée en Tunisie au cours des 9 premiers mois de 2022, faisant passer les taux de couverture des importations par les exportations de 62,4% à 67,2%.
D’ailleurs, d’après les données récentes de l’INS, en novembre 2022, le taux d’inflation augmente à 9,8% et ce, largement sous l’effet de la montée des prix de l’alimentation qui ont augmenté de 15,1% sur un an. Cette hausse touche pratiquement tous les produits de ce groupe de consommation courante sachant que les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 17,9%.
Afin de lutter contre la crise qui touche actuellement la sécurité alimentaire, la BM rappelle son déploiement d’une réponse de grande envergure qui comprend notamment une enveloppe de 30 milliards de dollars sur une période de 15 mois pour des financements dans des domaines tels que l’agriculture, la nutrition, la protection sociale, l’eau et l’irrigation. Ces financements s’attacheront notamment à encourager la production de nourriture et d’engrais, à améliorer les systèmes alimentaires, à faciliter les échanges et à soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.
L’organisation internationale précise, à cet effet, qu’un prêt de 130 millions de dollars en faveur de la Tunisie vise à atténuer les répercussions de la guerre en Ukraine en finançant des importations de blé tendre qui sont vitales pour le pays et en fournissant un soutien d’urgence pour couvrir les importations d’orge pour la production laitière et les besoins en semences des petits exploitants agricoles pour la prochaine campagne céréalière.
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