250 milliardaires avaient demandé à ce qu’on les taxe davantage pour régler les problèmes de la planète, et ma foi des problèmes il y en a. L’appel a été lancé en janvier 2024, au Forum de Davos (Suisse). Depuis on n’en entend plus parler, les multimilliardaires ont rangé leurs milliards. Le rapport annuel de Capgemini, publié ce mercredi 5 juin, remet sur la table la taxation mondiale des ultra-riches. Dans ce document on lit qu’il n’y a jamais eu autant de grosses fortunes dans la planète et leurs comptes bancaires ont même enflé…
Cette enquête passe à la loupe les personnes dont l’argent hors résidence principale excède le million de dollars. Ils étaient 22,8 millions à être logés dans cette catégorie l’an dernier, soit 5,1% de plus que la précédente année. Leurs fortunes ont suivi la même tendance, avec un patrimoine global évalué à 86 800 milliards de dollars, soit une progression de 4,7% en comparaison avec 2022.
Aussi bien pour le nombre des personnes que pour la fortune on a là deux records absolus depuis que Capgemini a commencé à sortir cette étude annuelle, en 1997. L’envolée de ces richesses a surtout été dopée par l’embellie dans les places boursières mondiales. L’indice Nasdaq américain a littéralement explosé, +43% et le S & P 500 de +24% en 2023, alors qu’à Paris l’indice CAC40 a affiché +16% et le DAX à Francfort +20%. «Les actions ont bondi conjointement au marché de la tech, alimentées par l’enthousiasme pour l’IA générative et son impact potentiel sur l’économie», indique le cabinet dans l’étude qui a scruté 71 pays.
Sans surprise l’Amérique du Nord a signé l’an dernier la plus forte évolution pour les particuliers millionnaires, avec un bond en avant de 7,1% ainsi qu’en fortune (+7,2 %). Puis viennent l’Asie-Pacifique et l’Europe. Reste le vieux serpent de mer : Ces fortunes qui grossissent alors que parallèlement – et paradoxalement – la pauvreté dans le monde augmente. Les débats sur la manière de pousser les plus nantis à participer davantage à la réparation des injustices ont fusé ces dernières années, mais il n’y a rien de tangible.
Au G20 le Brésil et la France militent pour un impôt minimum mondial sur les plus gros patrimoines. Cette taxe pourrait générer 250 milliards de dollars de plus si les 3000 milliardaires de la planète versaient au moins l’équivalent de 2% de leur fortune en impôts sur le revenu. C’est l’une des pistes explorées, on verra bien. Ce qui est certain c’est que la chose est beaucoup plus facile à dire qu’à faire…
Le président américain Joe Biden a dégainé en mars 2023 une taxe sur les ultra-riches pour résorber le déficit public abyssal, silence radio depuis l’annonce. Et il ne faudra même pas y penser si le républicain Donald Trump, riche et ami des riches, revient à la Maison Blanche.
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