La confiance des consommateurs américains a fortement reculé en avril 2025, sur fond de tensions commerciales mondiales croissantes et d’une flambée des anticipations d’inflation, atteignant un niveau inédit depuis plus de quatre décennies. C’est ce qu’a révélé vendredi une enquête de l’université du Michigan, citée par l’AFP.
Selon les données publiées, l’indice général de la confiance des consommateurs est tombé à 50,8 points en avril, contre 57,0 points en mars. Il s’agit de l’un des niveaux les plus bas enregistrés depuis la crise financière mondiale de 2008, bien en deçà des prévisions des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur une baisse plus modérée à 54,5 points.
Joanne Hsu, directrice du centre de recherche de l’université du Michigan, a précisé que cette dégradation de la confiance s’est manifestée « de manière généralisée », touchant toutes les catégories de population, indépendamment de l’âge, du niveau d’éducation, des revenus, de l’orientation politique ou de la région géographique.
« Les consommateurs font état de plusieurs signaux d’alarme économiques qui suggèrent un risque croissant de récession », a-t-elle expliqué à l’AFP. Ces signaux incluent notamment un recul des anticipations liées aux conditions économiques générales, à la situation financière personnelle, au revenu disponible, au pouvoir d’achat et à la confiance dans le marché de l’emploi.
Le rapport met aussi en lumière une forte hausse des anticipations d’inflation sur les 12 mois à venir. Celles-ci atteignent désormais un sommet jamais vu depuis 1981. Cette inquiétude est alimentée par les récents développements en matière de politique commerciale américaine, notamment l’imposition de droits de douane élevés par l’administration Trump, et les mesures de représailles qui en découlent dans le reste du monde.
Pour de nombreux ménages, la perspective d’une hausse prolongée des prix menace directement leur pouvoir d’achat, dans un contexte où les salaires peinent à suivre l’inflation.
Ces chiffres renforcent les inquiétudes sur une possible entrée en récession de l’économie américaine, déjà fragilisée par un ralentissement de la consommation, moteur traditionnel de la croissance outre-Atlantique. Les économistes observent également un affaiblissement progressif du marché de l’emploi, longtemps résilient, qui pourrait basculer en cas de contraction prolongée de la demande.
Alors que la Réserve fédérale reste attentive à la trajectoire de l’inflation et au moral des ménages, ce nouveau signal d’alerte pourrait influencer ses prochaines décisions monétaires.
Les mois à venir seront déterminants pour évaluer si la plus grande économie du monde est en mesure de résister à ces vents contraires ou si elle s’achemine, une fois encore, vers une tempête économique.
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