Economie

USA – McKinsey paie 650 millions de dollars pour éviter un procès dans l’affaire des opiacés

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Le cabinet de conseil américain McKinsey a conclu un accord de poursuites différées (DPA) avec le gouvernement des États-Unis, accepté vendredi 13 décembre 2024, dans le cadre de son rôle controversé dans la crise des opiacés. En échange du paiement d’une pénalité de 650 millions de dollars, McKinsey évite une reconnaissance de culpabilité dans cette affaire, mais devra se conformer à une surveillance stricte pendant les cinq prochaines années.

Cet accord fait suite à une série d’ententes précédentes : depuis 2019, le cabinet a déjà déboursé près d’un milliard de dollars, dont 640 millions versés aux 50 États et plusieurs territoires américains, et 345 millions réglés au civil.

Une responsabilité mise en lumière

McKinsey est accusé d’avoir conseillé Purdue Pharma, le fabricant de l’OxyContin, un puissant antidouleur dont la surprescription est largement reconnue comme un déclencheur de la crise des opiacés aux États-Unis. Selon l’État de New York, le cabinet aurait recommandé à Purdue de cibler les dosages élevés, plus rentables mais particulièrement addictifs.

La crise des opiacés a provoqué un désastre sanitaire de grande ampleur : selon les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), plus de 700 000 personnes sont mortes d’une overdose liée aux opiacés entre 1999 et 2022.

Une coopération tardive mais surveillée

Le document judiciaire indique que McKinsey n’a pas fait preuve de transparence en signalant rapidement les faits reprochés. Cependant, sa coopération ultérieure et son engagement à changer ses pratiques ont permis d’atténuer les sanctions. Parmi les engagements pris, McKinsey s’est résolument engagé à ne plus conseiller d’entreprises sur la production, la vente ou la promotion d’opiacés ou de tout autre narcotique.

Le cabinet a également licencié deux employés impliqués dans la destruction de documents liés à l’affaire.

Une crise aux conséquences dramatiques

La crise des opiacés reste l’une des plus grandes tragédies sanitaires aux États-Unis. Initialement déclenchée par des prescriptions médicales excessives, elle s’est ensuite aggravée par l’accès illégal à des substances de plus en plus puissantes. L’OxyContin, au cœur de cette affaire, a été identifié comme l’un des principaux facteurs de cette épidémie de dépendance et d’overdoses.

Ainsi, l’accord de McKinsey marque une étape importante dans la quête de justice pour la crise des opiacés, mais il soulève aussi des questions sur la responsabilité des grandes entreprises dans les catastrophes sanitaires. Alors que le cabinet s’efforce de redorer son image, cette affaire rappelle l’impact dévastateur des pratiques commerciales irresponsables.

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