Avec les vacances scolaires, le quotidien des familles prend une nouvelle tournure. Entre la gestion du temps libre des enfants et les responsabilités des parents, la solution de facilité s’impose souvent : offrir un téléphone ou une tablette pour occuper les plus jeunes.
Pourtant, cette pratique, bien que pratique, peut avoir des conséquences insoupçonnées sur le développement cérébral et émotionnel des enfants. Les experts alertent sur les dangers de l’utilisation excessive des écrans, en particulier pendant ces périodes où le temps libre est abondant.
Un nouveau fléau numérique : la “décomposition cérébrale”
L’usage excessif des réseaux sociaux pourrait nuire gravement à notre cerveau. C’est l’avertissement lancé par le professeur Ashkin Asen Khasturk, spécialiste en chirurgie neurologique à Ankara. Lors d’une interview accordée à l’agence Anadolu, il a décrit un phénomène qu’il qualifie de “décomposition cérébrale” (ou brain rot), un terme populaire désignant les effets néfastes de l’addiction numérique sur les fonctions intellectuelles et sociales.
Bien que non reconnu comme un diagnostic médical, ce concept illustre les impacts profonds de l’exposition prolongée aux contenus infinis proposés par les réseaux sociaux. Selon le professeur Khasturk, ce phénomène affecte toutes les tranches d’âge, mais particulièrement les enfants et les adolescents.
Une tendance alarmante chez les jeunes
Les chiffres sont révélateurs. Une étude américaine de 2023 indique que la dépendance aux smartphones et aux réseaux sociaux est en pleine expansion. Chez les enfants âgés de 6 à 14 ans, le taux d’utilisation régulière a bondi de 40 % à 70 %. Les adolescents, quant à eux, passent en moyenne 9 heures par jour en ligne.
Le professeur Khasturk s’inquiète de l’impact de cette surexposition sur les jeunes en pleine formation de leur personnalité. Il estime que l’utilisation excessive des écrans altère leur développement social et émotionnel, nuisant à leur capacité à établir des relations humaines solides et à cultiver des compétences essentielles.
Les symptômes de la “décomposition cérébrale”
Parmi les signes révélateurs de ce phénomène :
- Une dépendance aux notifications et un attachement constant au smartphone.
- Une diminution des interactions humaines au profit des connexions numériques.
- Une perte d’intérêt pour les hobbies et les activités non virtuelles.
- Une fatigue cognitive due à l’accumulation d’informations inutiles.
Khasturk évoque également des risques accrus de dépression, d’isolement social et d’anxiété, en particulier chez les individus les plus jeunes.
Des mesures nécessaires pour protéger les générations futures
Face à cette menace croissante, les sociétés occidentales ont commencé à réagir. Certaines initiatives visent à limiter l’accès des enfants et adolescents aux réseaux sociaux, encourageant des interactions sociales plus authentiques.
Le professeur Khasturk appelle les familles à adopter des mesures concrètes :
- Fixer des limites claires pour l’utilisation des écrans.
- Interdire l’accès aux smartphones avant l’âge de 16 ans.
- Encourager des moments sans technologie, notamment durant les repas ou avant le coucher.
- Privilégier des activités physiques et sociales pour réduire la dépendance numérique.
Être un modèle pour les jeunes
Khasturk insiste sur l’importance de l’exemplarité parentale. Les adultes doivent adopter une utilisation modérée des écrans, montrer la valeur des relations humaines et encourager les loisirs créatifs et les moments déconnectés.
Une alerte mondiale pour un avenir sain
Alors que le mot brain rot a été élu “mot de l’année 2024” par le dictionnaire Oxford, ce phénomène soulève une question urgente : comment préserver la santé mentale et sociale à l’ère du numérique ? La réponse passe par une prise de conscience collective et des actions concrètes pour instaurer un équilibre entre le virtuel et le réel.
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