Face à la circulation d’informations jugées inexactes, l’Institut Pasteur de Tunis a publié, vendredi, un communiqué visant à rétablir les faits autour de ses recherches sur le virus du papillome humain (HPV). À travers cette mise au point, l’institution entend rappeler l’importance de la vaccination dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus.
Une étude nationale entre 2012 et 2014
Entre 2012 et 2014, l’Institut Pasteur de Tunis a mené une étude nationale pour évaluer la prévalence du virus HPV chez les femmes tunisiennes âgées de 18 à 65 ans. Cette recherche a permis d’obtenir plusieurs données clés :
8 % des femmes sont infectées par le virus à un moment donné, un taux comparable à celui observé en Algérie.
Dans le Grand Tunis, cette prévalence atteint 14 %, un chiffre proche des taux recensés en France et au Canada.
Le HPV est donc une infection fréquente : on estime qu’environ 500 000 femmes sont touchées à un moment donné dans leur vie.
Plus de 61,5 % des femmes infectées sont porteuses de souches dites « à haut risque », susceptibles d’évoluer vers un cancer du col de l’utérus.
Les souches 16 et 18 : les plus dangereuses
L’Institut Pasteur souligne que les types 16 et 18 du virus HPV sont les plus préoccupants. Ces deux souches sont impliquées dans plus de 90 % des cas de cancer du col de l’utérus en Tunisie, comme dans de nombreux pays à travers le monde.
Une infection quasi inévitable sans prévention
Selon les données internationales, entre 80 % et 90 % des femmes contracteront le HPV au moins une fois dans leur vie. Face à cette réalité, la vaccination se présente comme une réponse de santé publique essentielle.
Un vaccin efficace à 90 % contre les formes graves
Le vaccin actuellement disponible cible principalement les types 16 et 18 du virus. D’après l’Institut Pasteur de Tunis, ce vaccin permet de prévenir environ 90 % des cas de cancer du col de l’utérus, ce qui en fait une arme redoutable contre cette maladie évitable.
L’appel à la sensibilisation du public
L’Institut Pasteur conclut en affirmant que ses recherches ne remettent nullement en cause l’efficacité du vaccin, bien au contraire. Elles renforcent la nécessité d’une meilleure sensibilisation de la population tunisienne à l’importance de la prévention et de la vaccination contre le HPV.
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