Yair Netanyahu insulte Emmanuel Macron pour son soutien à la Palestine
Le président français Emmanuel Macron a récemment réaffirmé, depuis l’Égypte, son soutien à la création d’un État palestinien, déclarant qu’un processus diplomatique vers la reconnaissance de la Palestine pourrait aboutir dès juin 2025, dans le cadre d’un sommet international sur la solution à deux États.
Une prise de position qui n’a pas tardé à susciter la colère des proches du gouvernement israélien. Yair Netanyahu, fils du Premier ministre Benyamin Netanyahu, a violemment insulté Emmanuel Macron sur la plateforme X (anciennement Twitter), écrivant :
« Allez vous faire voir ! Oui à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ! Oui à l’indépendance de la Polynésie française ! Oui à l’indépendance de la Corse ! Oui à l’indépendance du Pays basque ! Oui à l’indépendance de la Guyane française ! »
Loin de désavouer son fils, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a exprimé son soutien dans un message public. Il a salué Yair comme un « sioniste véritable qui se soucie du futur de l’État d’Israël », ajoutant :
« Bien que le ton de sa réponse au président Macron ne me convienne pas, il a le droit d’exprimer son opinion. »
Netanyahu a également affirmé que le président français avait tort de continuer à défendre l’idée d’un État palestinien, qu’il juge dangereuse pour l’avenir d’Israël.
Un silence français difficile à justifier
Face à ces insultes personnelles et graves visant le chef de l’État, la diplomatie française n’a encore émis aucune réaction officielle. Aucun communiqué, aucune mise au point, aucun rappel de principe. Une attitude pour le moins étonnante, compte tenu de la gravité des propos tenus et du contexte diplomatique tendu.
Ce silence contraste fortement avec les réactions souvent immédiates de la France face à des propos jugés hostiles, notamment en provenance d’Algérie.
Dans des situations similaires, Paris a convoqué des ambassadeurs, publié des communiqués fermes, voire rappelé ses représentants. Ici, l’absence de réaction laisse perplexe.
Une diplomatie à géométrie variable ?
Alors que la France revendique un rôle d’équilibre et de modération dans le conflit israélo-palestinien, son mutisme face à une attaque aussi directe contre son président interroge. Qu’est-ce qui empêche Paris de condamner des propos ouvertement injurieux ? Craint-elle de fragiliser ses relations avec Tel-Aviv ? Ou s’agit-il d’un calcul politique interne dans un contexte international déjà explosif ?
Cette absence de réponse alimente un sentiment d’impunité et donne l’image d’une diplomatie française sélective dans ses indignations, soulevant des critiques dans les milieux diplomatiques et auprès de l’opinion publique, en particulier dans le monde arabe.
Un contexte international qui exige clarté et cohérence
Depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza, en octobre 2023, la communauté internationale est de plus en plus favorable à une reconnaissance formelle de l’État palestinien. En mai et juin 2024, l’Espagne, l’Irlande, la Norvège, la Slovénie et l’Arménie ont officiellement reconnu la Palestine, portant à 149 le nombre d’États membres de l’ONU soutenant cette reconnaissance.
Dans ce climat, le soutien de la France à la solution à deux États est observé de près. Mais l’absence de réaction aux insultes israéliennes contre Emmanuel Macron jette une ombre sur la crédibilité de sa position diplomatique, et affaiblit la portée de ses engagements en faveur de la paix.
Ainsi, dans une région où chaque mot compte, le silence de la France fragilize sa position. Il envoie un message, volontaire ou non, d’acceptation tacite. Et alors que Paris ambitionne de jouer un rôle moteur pour une solution juste et durable, il devient urgent pour sa diplomatie de retrouver une cohérence entre principes affichés et actes concrets.
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