La Tunisie, comme l’Algérie, fait mouvement vers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Les Tunisiens, qui s’adossent sur un tissu industriel diversifié, ont beaucoup d’atouts à faire valoir sur les marchés des autres pays africains. Grâce aux tarifs douaniers préférentiels il est possible pour les opérateurs tunisiens de monter rapidement dans le continent, jusqu’à un premier palier de 1,2 milliard de dollars, le chiffre avancé pour évaluer le potentiel des marchés inexploités.
Tunis a délivré entre 200 et 300 certificats d’origine pour l’exportation de produits locaux vers les autres nations africaines, a annoncé récemment le Secrétariat de la ZLECAf. «Ce chiffre est satisfaisant compte tenu des difficultés rencontrées dans ce domaine sur le continent» a confié Chawki Jaballi, le responsable de la division de renforcement des capacités et de formation en matière douanière au Secrétariat de la ZLECAf.
Il a exposé ces données en marge d’un atelier régional de renforcement des capacités sur les dispositif de facilitation des échanges en direction des opérateurs économiques agréés. «Les certificats d’origine permettent aux entreprises exportatrices de bénéficier de la réduction des droits de douane, qui devraient être supprimés progressivement à partir du 1er janvier 2026 dans le cadre de la mise en place de la ZLECAf» a-t-il indiqué.
A noter qu’un certificat d’origine est un document attestant le pays d’origine d’un produit. Il donne des indications sur le lieu de production, de fabrication ou de traitement de la marchandise. Il est généralement requis par les autorités douanières du pays d’importation dans le cadre des démarches de dédouanement.
Selon les données du Centre de promotion des exportations (CEPEX), le potentiel inexploité par la Tunisie en matière d’exportations vers les pays du continent niche principalement en Afrique du Nord (754 millions de dollars), en Afrique de l’Ouest (quelque 270 millions de dollars) et en Afrique de l’Est (94 millions de dollars).
La ZLECAf met le cap sur un marché continental de 1,3 milliard de consommateurs et un PIB cumulé de 3400 milliards de dollars. Cet espace intégré devrait doper principalement le commerce intra-africain, jusqu’à +53% et hausser de 1000 milliards de dollars la valeur ajoutée du secteur industriel. Par ailleurs c’est un levier majeur pour extirper de la pauvreté 50 millions d’Africains et créer 14 millions d’emplois supplémentaires, d’après des modélisations élaborées par la Banque mondiale.
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